11 juil. 2011

Ce qu'il faut apprendre

2.1 Les circonstances de découverte

2.1.1 La plupart des anévrismes sont longtemps asymptomatiques

C'est dire qu'ils seront découverts au cours d'un examen abdominal :
- systématique, à l'occasion d'une consultation pour une autre pathologie ;
- systématique, au cours de l'examen d'un artéritique venu consulter pour une claudication intermittente ;
- systématique, au cours de l'examen d'un patient qui consulte pour une autre localisation de la maladie athéromateuse ;
- motivé par la découverte fortuite de calcifications évocatrices, sur des clichés d'abdomen sans préparation, réalisés pour une autre raison.

2.1.2 Les douleurs sont le symptôme le plus fréquent

Elles sont variables dans leur type : impression de pesanteur, douleurs sourdes, parfois accompagnées de crise paroxystiques.
Elles sont variables dans leur siège : typiquement abdominales, à prédominance gauches, souvent épigastriques ; elles peuvent être lombaires, voire thoraciques basses, et irradier vers les fesses et les membres inférieurs.
Le point important est que toute douleur venant révéler, ou émailler l'évolution d'un anévrisme jusque là quiescent, doit être considérée comme un signe d'alarme, et faire craindre – jusqu'à preuve du contraire - une fissuration de l'anévrisme.

2.1.3 Des troubles digestifs non spécifiques

A type de constipation, d'anorexie, de vomissements, ont le mérite d'attirer l'attention sur l'abdomen, et de faire découvrir la lésion vasculaire.

2.1.4 Des signes généraux

L'amaigrissement n'est pas exceptionnel dans les formes évoluées, mais il est rare alors qu'il n'y ait pas d'autres signes d'accompagnement. 2.1.5 Enfin un anévrisme peut être découvert à l'occasion d'une complication (cf. infra)
 
Qui est alors inaugurale.

2.2 L'examen clinique

2.2.1 Il établit le diagnostic d'anévrisme de l'aorte abdominale

2.2.1.1 Le diagnostic d'anévrisme de l'aorte abdominale repose sur la constatation :
 
- d'une masse abdominale plus ou moins volumineuse ;
- à bords convexes ;
- souvent plus développée vers la gauche ;
- battante mais surtout expansive, ce dernier caractère étant pathognomonique.
 
2.2.1.2 L'examen recherche toujours à en apprécier les limites :
 
- vers le haut : si la main peut s'introduire entre le pôle supérieur de l'anévrisme et le rebord costal (signe de DE BAKEY / DUBOST), il existe une forte probabilité pour que le siège soit sous-rénal.
- vers le bas, à la recherche d'une extension vers les axes iliaques (qui ne pourra cependant être reconnue cliniquement, que si elle atteint un certain volume).
 
2.2.1.3 La constatation d'un souffle systolique :
 
est fréquente, mais n'a rien de spécifique, de tels souffles étant fréquemment perçus sur des aortes simplement athéromateuses, mais non ectasiques.
 
2.2.1.4 Quelques signes généraux :
 
peuvent être observés - amaigrissement, anorexie, asthénie - mais ils n'ont eux non plus rien de caractéristique.
 
2.2.1.5 De plus de valeur serait l'observation,
 
sur des clichés d'abdomen sans préparation, de calcifications médianes, dessinant les limites convexes du sac anévrismal.

2.2.2 Il convient d'éliminer les diagnostics trompeurs

2.2.2.1 Classiquement, toute masse intra ou rétro-péritonéale,
 
développée au contact de l'aorte, peut simuler un anévrisme de l'aorte, en raison de sa forme, et de son caractère battant.  Mais jamais une telle masse ne présente un caractère expansif.
 
2.2.2.2 En fait le vrai diagnostic différentiel des anévrismes de l'aorte abdominale,
 
est l'aorte déroulée et augmentée de calibre (dolicho-méga aorte).  Une telle aorte décrit en effet une courbe accentuée vers la gauche, qui peut simuler parfaitement un anévrisme.
En théorie cependant, le bord droit n'est pas palpable, et surtout manque le caractère expansif.  Mais il n'est pas toujours aisé d'être aussi affirmatif, pour peu que l'abdomen soit volumineux, et que cette dolicho-méga artère soit très pulsatile.

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