Une attention particulière sera apportée à l'étude du développement psychomoteur et intellectuel. C'est un examen qui demande patience et douceur et ne peut être bien fait qu'avec la participation de l'enfant et de la mère. On utilisera le test de Brunet-Lezine ou la version française du test de Denver (Sénécal-Bouchard) qui permet de mieux apprécier les variations individuelles qui existent normalement. Ces tests étudient la motricité globale, la motricité fine, le langage et la sociabilité.
A cet âge, l'enfant commence à s'asseoir seul et la station assise sans appui, le dos droit, est généralement acquise à la fin du 9e mois. Il commence à se déplacer « à quatre pattes » ou en se propulsant sur son arrière-train. La station debout avec appui est acquise avec proéminence des fesses. L'enfant, couché sur le dos, se retourne tout seul à plat ventre.
Pour l'observation de la motricité, du tonus et des réflexes ostéotendineux, on recherchera une asymétrie entre les deux hémicorps, une spasticité. On vérifiera la présence des réponses posturales normales à cet âge :
- - signe du parachute : l'enfant, en position assise, étend le bras pour parer à la chute s'il est poussé latéralement par l'observateur ;
- - signe du plongeon : l'enfant, projeté brusquement en avant vers le plan d'examen par l'observateur, répond par un mouvement de défense associant extension des membres supérieurs et ouverture des mains pour parer à la chute.
L'absence ou l'asymétrie des réactions peut traduire un déficit mineur.
La préhension, d'abord palmaire, évolue du bord cubital vers le bord radial et de la paume vers l'extrémité des doigts ; elle s'achemine, après la préhension avec participation du pouce, vers la préhension fine par la prise pouce-index. L'enfant prend un cube dans chaque main, joue à frapper deux objets, examine une clochette et va la faire tinter, joue à jeter ses jouets, mange seul un biscuit.
Sur le plan du langage, le babil est remplacé par des onomatopées que l'enfant va répéter : ba, pa, da, ma ; il réagit à son prénom.
L'enfant sait distinguer les étrangers de son entourage familier. Toute séparation déclenche de vives réactions d'angoisse et des pleurs. C'est la réaction de l'angoisse des huit mois (Spitz).
Au cours du dernier trimestre de la première année, la préhension s'affine, le contrôle de la station debout s'affirme et l'enfant est capable de faire quelques pas tenu par les mains.
De 12 à 18 mois apparaît la marche indépendante : l'enfant va pouvoir explorer l'espace lointain et faire quelques apprentissages.
Après 18 mois, les progrès de la marche sont rapides : l'enfant va pouvoir monter, seul, sur les pieds un escalier qu'il gravissait depuis quinze mois environ à quatre pattes. Puis il va les descendre. Il va marcher à reculons, commencer à lancer une balle, à donner un coup de pied dans la balle.
Dans la station debout, il présente une lordose lombaire et un genu valgum avec pieds plats qui peut persister jusqu'à 6 ou 7 ans.
Sa motricité fine se développe, il met et retire la pastille du flacon, il commence à faire une tour avec des cubes, il gribouille avec le crayon.
Dans cette période, le langage se développe : entre 12 et 18 mois, ce sont les premiers mots, exclamations ou onomatopées avec attribution d'une valeur significative. On arrive au mot-phrase : « maman » signifie aussi bien « j'appelle maman » que « voilà maman qui arrive » ou « voilà le sac de maman ». A 18 mois apparaissent les premières associations de mots : « papa pati ». Entre 24 et 27 mois, le vocabulaire s'enrichit mais le langage est encore enfantin. Entre 27 et 30 mois, c'est l'apparition du « je » qui implique que l'enfant s'individualise en tant que personne, puis apparaissent des phrases de 3 ou 4 mots.
Cette évolution du phonème à la syllabe, au mot puis à la phrase, se fait dans un ordre de succession strict bien que l'apparition des différents stades puisse varier suivant les collectivités, les niveaux socio-économiques, les familles et même, au sein d'une même famille, d'un enfant à l'autre. Le langage, encore plus que le développement psychomoteur, est fonction de la qualité affective et culturelle du milieu, mais le langage ne peut se constituer si la perception auditive est déficiente.
Les réactions sociales de l'enfant sont de plus en plus nombreuses : il demande en montrant du doigt, il imite les actions simples, se sert d'une cuillère, enlève un vêtement, demande son pot, demande à boire et à manger, place le rond puis le carré dans le trou de la planchette, reconnaît des images, montre les parties du corps.
Ce développement des fonctions cognitives peut être suivi par l'examen clinique et la pratique des tests (Gesell ou en France Brunet-Lezine, test de Denver...).
Ces tests aboutissent à donner un âge de développement psychomoteur, soit global, soit par secteur de développement. On peut également établir un quotient global de développement (QD) mais il s'agit d'une estimation du moment qui ne permet pas de prévoir l'évolution et de porter un jugement définitif.
Les conditions de vie sont d'une importance capitale pour l'édification optimale de la personnalité, car les capacités d'adaptation du jeune enfant aux variations des conditions de sa vie sont faibles et la méconnaissance de sa fragilité risque d'entraîner des destructions importantes.
Rappelons enfin que c'est au cours de la deuxième année que doivent être pratiqués :
- - les injections de rappel des vaccinations diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche et Haemophilus b,
- - le test tuberculinique contrôlant l'efficacité du BCG,
- - les vaccinations recommandées : rougeole, rubéole, oreillons
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