11 juil. 2011

Les étiologies

1.3.1 L'athérome

Représente l'étiologie presque exclusive des anévrismes de l'aorte abdominale ( # 95 % des cas). Il touche essentiellement la population de plus de 60 ans, mais actuellement, la maladie athéromateuse se rencontre chez des sujets de plus en plus jeunes.
Il joue en modifiant la résistance de la paroi aortique :
- infiltration de la média par des dépôts lipidiques ;
- aux dépends des fibres musculaires et élastiques ;
- avec des plages de nécrose ;
- le tout aboutissant à une destruction lente des structures de la paroi aortique.
Cet affaiblissement de la paroi permet une distension progressive de l'aorte, favorisée par les turbulences physiologiques propres à certains sites. La bifurcation aortique est l'un de ces sites particuliers : l'ondée sanguine frappe en effet sur la bifurcation aortique, ce qui génère une onde inversée qui rencontre l'ondée sanguine principale, et crée ainsi une poussée latérale sur la paroi elle-même.

1.3.2 La syphilis

Est en régression constante, en tant que cause des anévrismes.  Habituellement dépistée à un stade précoce, elle est traitée, et les lésions tertiaires - dont les anévrismes – n'ont donc plus de raison d'apparaître.
De plus, la syphilis touche préférentiellement l'aorte proximale, et n'est donc que rarement invoquée à l'étage abdominal.
Elle agit en créant une pan-artérite localisée, spécifique, mais rapidement remaniée par des processus inflammatoires non spécifiques.

1.3.3 Les dystrophies du tissu élastique

Sont exceptionnellement en cause au niveau de l'aorte abdominale, car elles touchent avec prédilection l'aorte thoracique, et plus particulièrement encore, l'aorte ascendante.
Le type le plus fréquent est le "syndrome de MARFAN", anomalie congénitale du tissu élastique, caractérisé par :
- son caractère familial ;
- une arachnodactylie ;
- des anomalies du cristallin (sub-luxation).

1.3.4 Les anévrismes secondaires à une dissection aortique

L'aorte abdominale peut être touchée tant dans les dissections de type A, que dans celles de type B. Et au plan théorique, tout segment d'aorte disséquée est susceptible d'évoluer vers une ectasie.  Ceci n'est cependant pas très fréquent au niveau de l'aorte abdominale, à titre isolé.

1.3.5 Les anévrismes de la coarctation

Sont rares en tant que tels. Il s'agit le plus souvent d'anévrismes fusiformes situés en aval de la coarctation.  Mais il peut également s'agir d'anévrismes secondaires à une greffe bactérienne, favorisée par le régime de turbulences qui existe en aval de la coarctation.

1.3.6 Les anévrismes infectieux

Secondaires à une greffe bactérienne sur la paroi aortique, ils sont fréquemment en relation avec des infections à bacille d'EBERTH, à pneumocoque, à streptocoque, voire à gonocoque.
Ce sont en règle de faux anévrismes, secondaires à une perforation bactérienne de la paroi aortique. Leur pronostic est souvent péjoratif.

1.3.7 Les anévrismes traumatiques

Sont rares au niveau abdominal, au cours des traumatismes fermés (leur siège de prédilection est avant tout l'isthme aortique, suivi par la désinsertion  du TABC).  Il s'agit de faux anévrismes.
Les plaies aortiques, par balle ou arme blanche, peuvent également, quand elles ne sont pas mortelles d'emblée, être à l'origine de faux anévrismes.

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