16 juil. 2011

Examens entre 2 et 5 ans

A 3 ans, l'enfant quitte son milieu familial pour entrer à l'école maternelle (souvent même de façon abusive entre 2 et 3 ans). Entre 3 et 5 ans, il bénéficie d'examens systématiques : le premier particulièrement important à l'entrée de l'école maternelle (effectué par le service de PMI), le second à 5 ans avant d'entrer à l'école élémentaire (effectué par le service de promotion de la santé en faveur des élèves).
Certains pourraient penser que l'examen à 3 ans, quatorzième examen systématique succédant aux examens du 9e et du 24e mois qui ont donné lieu aux certificats, ne constitue qu'une simple formalité, tous les troubles ayant été dépistés et traités auparavant. D'ailleurs, parents et médecins considèrent souvent que l'enfant à cet âge ne pose pas de problèmes.
Bien au contraire, la quatrième année de vie constitue un âge clef pour le dépistage des infirmités moyennes ou mineures et des inadaptations. En effet, à cet âge on peut obtenir une certaine collaboration de l'enfant et les tests deviennent plus précis. Le développement psychomoteur et intellectuel est devenu plus complet et permet une meilleure exploration, même si avec l'âge la dispersion des performances réalisées par l'enfant s'accroît. Ainsi en est-il du langage qui, au cours de la quatrième année de vie, doit être bien établi. Enfin, à cet âge, pratiquement tous les enfants français sont maintenant en classe maternelle ; l'examen bénéficie de cette scolarisation : possibilités d'avoir l'avis de l'enseignant, de revoir l'enfant au cours de l'année ou les années suivantes en cas de doute.
L'enfant de 3 ans possède une grande variété d'aptitudes physiques : il se déplace rapidement, commence à sauter, à enjamber, il attrape et jette une balle. Il aime être indépendant mais sa confiance en lui n'exclut pas le support d'un environnement familier qui le sécurise. Le langage bien établi lui permet de communiquer, de raconter des histoires, de donner libre cours à son imagination. L'attrait de l'action personnelle favorise l'apprentissage manuel et le développement intellectuel.
L'école maternelle doit favoriser l'évolution de l'enfant, le sortir du milieu familial qui a dû être le sien jusque-là, lui offrir l'apprentissage de la vie collective, le préparer à s'adapter au milieu scolaire puis au milieu social de l'adulte. Cette aide au développement doit être sans excès et toujours complémentaire de la formation familiale. Les méthodes de l'école maternelle sont naturelles et souples, le rythme est adapté aux possibilités. Elles tiennent compte de la pensée enfantine telle qu'elle a été précisée par les psychologues. Les méthodes utilisées sont ouvertes et actives, permettant à l'enfant d'agir, de s'exprimer, en particulier par le jeu. La mise à sa disposition de plantes, d'animaux, d'outils, de matériaux, d'appareils, lui permet de satisfaire son besoin de créer. L'enfant prend conscience de ses possibilités ; il peut juger, comparer. Pour les grands (5 ans), le calcul, la lecture, l'écriture vont constituer de nouveaux moyens de jouer.
L'examen ne doit être pratiqué qu'après trois mois d'école permettant de juger de l'adaptation de l'enfant à ce nouveau mode de vie. La convocation se fait par l'intermédiaire des enseignants qui peuvent fixer le jour et l'heure convenant le mieux aux parents. Ceci permet de remettre le rendez-vous si l'enfant est malade : on s'enquerra d'ailleurs de l'absentéisme qui, important, peut être l'indice de troubles de santé ou sociaux. La convocation est adressée aux deux parents, mais le plus souvent c'est la mère qui sera présente, plus rarement le père, bien que partout on note une augmentation de sa participation.
Le médecin dispose, avant l'examen, d'un certain nombre de documents.
- Le carnet de santé est un document confidentiel, propriété de la famille qui naturellement a tout intérêt à le montrer au médecin examinateur. Très souvent, il est demandé par l'enseignant, ce qui est contraire au principe de confidentialité ; plusieurs circulaires ministérielles l'ont rappelé ; l'enseignant doit donc demander à la famille de remettre le carnet au personnel de santé. Sa présentation et sa tenue varient selon le département mais le remplissage par la famille et le médecin qui suit habituellement l'enfant donne déjà de bons renseignements sur la surveillance dont a bénéficié l'enfant. Il peut servir d'introduction à l'entretien qui doit s'engager avec les parents : on félicite les parents amenant un carnet bien tenu et, à l'opposé, on s'enquerra des raisons pour lesquelles les pages sont peu ou mal remplies.
- La fiche remplie par les parents reproduit, en fait, les renseignements trouvés dans un carnet bien tenu.
- La fiche à remplir par l'enseignant est par contre un document fondamental. En effet, les enseignants des écoles maternelles connaissent parfaitement les possibilités de l'enfant et, après quelques semaines de présence à l'école, peuvent très bien déceler certaines anomalies de son comportement : apathie ou au contraire trop grande turbulence, agressivité, troubles de la démarche, de la préhension, de la vue, de l'audition.
- Ces fiches comportent un nombre variable d'items selon les départements mais, toutes, permettent aux enseignants de mieux préciser les anomalies qu'elles décèlent.
- Les documents de la PMI : tout enfant suivi par le service de PMI possède un dossier dont le type est lui aussi très variable suivant les régions. Une fiche de synthèse est transmise systématiquement au service de promotion de la santé en faveur des élèves qui verra l'enfant en dernière année de maternelle, afin d'assurer une bonne continuité de la surveillance médicale de l'enfant.
L'entretien avec les parents peut débuter par l'examen du carnet de santé et, pour commencer, par l'étude des courbes du développement et la situation des vaccinations : très souvent manque le contrôle tuberculinique. Il sera pratiqué ultérieurement (intradermoréaction à 10 unités internationales) au besoin collectivement à toute la classe au cours d'une seule séance et la réaction lue 4 jours plus tard. Une revaccination sera proposée pour les enfants ayant une réaction négative (induration inférieure à 4 millimètres).
Pendant la conversation avec les parents, on demande à l'enfant, assis devant une table basse, de dessiner un bonhomme puis sa famille. Le test du bonhomme de Goodenough est un test universel, facile à pratiquer et à interpréter.
L'analyse d'urine (recherche de l'albumine et du glucose par des bandelettes d'Uristix®) est pratiquée sur les urines qu'il est préférable de demander à la mère de prélever et d'apporter.
La suite de l'examen peut varier selon l'examinateur. Toutefois, l'ordre suivant paraît satisfaisant

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